Présentation de l'éditeur :
À l'occasion d'une conférence qu'il doit donner à Barcelone, un écrivain revient sur ses années de bohème et d'apprentissage littéraire à Paris. Sous la figure tutélaire d'Ernest Hemingway, il dit son amour pour cette ville à travers les souvenirs de ses premiers pas dans l'écriture. Maniant en maître l'ironie et la digression, Enrique Vila-Matas nous offre une promenade décalée, à la fois tendre et grinçante, dans la mythique capitale.
«Tenant à distance un monde plein de désillusions, l'auteur de Paris ne finit jamais s'en est créé un de rechange [...]. Un monde magnifique, drôle et cruel, qui réussit l'exploit de nous parler à chaque page de celui dans lequel nous vivons, même quand il feint de s'en détourner absolument.»
Raphaëlle Rérolle, Le Monde des livres
Né à Barcelone en 1948, où il vit encore aujourd'hui, Enrique Vila-Matas est l'un des écrivains espagnols les plus importants et les plus originaux de sa génération. Son oeuvre est traduite en onze langues. Récompensé par de nombreux prix, Enrique Vila-Matas a reçu notamment le prix Herralde en 1990 pour L'Abrégé de littérature portative ; le prix Romulo Gallego, une des plus hautes récompenses de la littérature hispanique pour Le Voyage vertical en 2001 ; et le prix Médicis Étranger, en 2003, pour Le Mal de Montano. Son dernier roman, Dr Pasavento, a paru en 2006 aux éditions Christian Bourgois.
Extrait :
Je suis allé à Key West, Floride, et je me suis inscrit à l'édition de cette année du traditionnel concours de doubles de l'écrivain Ernest Hemingway. La compétition avait lieu au Sloppy Joe's, le bar préféré de l'écrivain quand il vivait à Cayo Hueso, à l'extrême sud de la Floride. Inutile de dire que se présenter à ce concours - bourré d'hommes robustes, entre deux âges et à la barbe blanche et fournie, tous identiques à Hemingway, y compris dans la dimension la plus sotte du personnage - est une expérience unique.
Cela fait je ne sais combien d'années que je bois, grossis et crois - contrairement à ma femme et à mes amis - que je ressemble physiquement de plus en plus à l'idole de ma jeunesse, à Hemingway. Comme personne ne m'a jamais approuvé sur ce point et que j'ai un caractère bien trempé, j'ai voulu donner une leçon à tout le monde et, grâce à une barbe postiche - dont j'ai pensé qu'elle améliorerait ma ressemblance avec Hemingway -, je me suis présenté, cet été, au concours.
Je dois dire que j'ai été d'un ridicule achevé.
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